Les Anglais utilisent God bless you, les Espagnols Jesus, tandis que les Italiens préfèrent simplement Salute (santé) pour un éternuement.
En France, on dit cette expression surprenante quand quelqu’un éternue : à tes souhaits.
Au deuxième éternuement, on tente parfois un « à tes amours ». Mais d’où vient cette étrange coutume ?
Esprit divin
Elle remonte à l’Antiquité, où l’éternuement était considéré comme la manifestation d’un esprit divin qu’il fallait saluer.
Voir cette publication sur Instagram
Nous vous saluons lorsque vous éternuez, pour vous montrer que nous honorons votre cerveau, siège du bon sens et de l’esprit, disait le philosophe Aristote.
L’éternuement pouvait être de bon ou de mauvais augure. Les anciens l’utilisaient même comme moyen de divination : la ptarmoscopie, ou l’art d’interpréter les éternuements.
Dans l’Odyssée d’Homère, Pénélope se réjouit de ce signe divin : Ne vois-tu pas que mon fils vient d’éternuer à toutes mes paroles ? Ainsi, la mort des prétendants semble inévitable.
Pour l’auteur grec Ménandre, en revanche, lorsque nous sommes victime d’un éternuement, nous sommes inquiets.
Pour conjurer le mauvais sort, on implore les dieux avec la formule suivante : Que Jupiter te préserve. Transformée plus tard par les chrétiens en May God bless you.
Une formule pieuse contre la maladie
Au Moyen Âge, l’éternuement était associé à la maladie, notamment lors des épidémies de peste.
L’éternuement étant l’un des premiers symptômes de la peste, souhaiter pouvait être considéré comme un soutien contre la maladie. Et que peut-on souhaiter d’autre que la bonne santé ?
Dès le 18e siècle, cependant, des voix s’élèvent contre cette habitude. En 1703, Jean-Baptiste de La Salle rappelle dans ses Règles de bienséance : « Quand quelqu’un éternue, il ne faut pas dire tout haut : Dieu vous bénisse ; il faut seulement se découvrir sans rien dire « . Une règle de savoir-vivre que certains continuent de prôner aujourd’hui.