Le gouvernement prévoit une troisième hausse annuelle des pensions à partir du 1er janvier 2023.
En effet, les bénéficiaires auront droit à une augmentation de 0,8%. Cela correspond à 16 euros supplémentaires par mois pour une pension de base de 2 000 euros.
Il faut noter que cette décision gouvernementale se situe en marge du projet de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
Qui sera concerné ? En 2023, les retraites complémentaires de l’Agirc-Arrco suivront-elles ? On vous dit tout.
Revalorisation des pensions en 2023 : le calendrier
L’année 2022 a probablement été l’année la plus inflationniste de l’histoire récente de la France.
Pour preuve, le régime de retraite de base a connu deux augmentations successives en quelques mois.
D’abord +1% en janvier 2022 puis 4% en juillet, dans le cadre de la loi sur le pouvoir d’achat.
La hausse prévue au 1er janvier prochain sera donc la troisième en un an. Selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, en 2023, les pensions augmenteront d’environ 0,8%.
Pour rappel, cette hausse fait suite à la récente augmentation de 5,12 % des retraites complémentaires du régime Agirc-Arrco.
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Il faut savoir que ces revalorisations ont un objectif bien précis : aligner les pensions sur l’inflation.
Selon l’Insee, en novembre 2022, l’inflation a été de 6,2 % sur un an. Selon les estimations, elle devrait même dépasser 5,3 % si l’on fait la moyenne sur l’ensemble de l’année 2022.
Alors, pour que les retraités français ne perdent plus de pouvoir d’achat, le gouvernement augmente le nombre de majorations.
Si vous n’avez pas tout suivi, voici le calendrier de toutes les augmentations des pensions pour l’année 2022-2023 :
- 9 septembre 2022 : +4% pour les retraites de base.
- 28 septembre 2022 : +4% pour les retraités de la fonction publique d’Etat
- 29 septembre 2022 : +4% pour les pensions hospitalières
- 1er novembre 2022 : +5,12% pour les retraites complémentaires Agirc-Arrco.
- 1er janvier 2023 : +0,8% pour les pensions de base
Toujours au sujet des retraites, l’Assemblée nationale a voté une proposition de loi jeudi 1er décembre.
Le texte en faveur des non-salariés agricoles prévoit, d’ici 2026, de calculer leurs pensions sur la base des 25 meilleures années et non plus sur l’ensemble de leur carrière.
Revalorisation des pensions en 2023 : les bénéficiaires
Le 1er janvier marque une nouvelle année, mais il est aussi synonyme de revalorisation des pensions de base.
L’augmentation estimée à environ 0,8% n’est certainement pas de trop face à la flambée des prix. De plus, avec cette revalorisation en 2023, les pensions seront conformes à l’inflation.
Quant aux bénéficiaires, ils sont au nombre de 14 millions de Français. Il s’agit notamment des retraités qui sont affiliés à :
- la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse)
- La CNRACL (Caisse nationale des agents des collectivités locales)
- Le SRE (Service des retraites de l’État)
- CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales)
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Comme indiqué ci-dessus, la revalorisation de 0,8% en 2023 concerne le régime de retraite de base.
Par conséquent, cela concerne la pension de retraite, les pensions de réversion, les bénéficiaires de l’ASPA et de l’ASI. Soit un total de 14 millions de seniors.
Les retraites complémentaires suivront-elles ?
Avant de répondre à cette question, revenons à l’essentiel. Il faut savoir que les règles qui régissent les retraites de base et les retraites complémentaires diffèrent.
Si l’État a la main sur la revalorisation de la première, ce sont les partenaires sociaux (comme l’Agirc-Arrco) qui ont le monopole de celle de la seconde.
Sans compter que le mode de calcul n’est pas non plus le même. En effet, les retraites complémentaires fonctionnent selon un système de points, alors que la retraite de base est basée sur des trimestres.
En fait, chaque point a une valeur et la pension est calculée sur la base du nombre de points acquis au cours de la carrière.
Nous insistons sur le fait que seuls les partenaires sociaux peuvent décider de la revalorisation ou non des retraites complémentaires.
C’est pourquoi, en juillet, alors que les pensions de base ont augmenté de 4 %, les pensions complémentaires n’ont pas suivi.
Il a fallu attendre la revalorisation annuelle du 1er novembre pour obtenir les +5,12%.
Pour vous donner une idée, un senior percevant 700 euros de pension recevra 35 euros de plus par mois.
Et contrairement à la revalorisation des retraites de base, qui a été votée par l’Assemblée nationale, la revalorisation des retraites complémentaires est une décision du conseil d’administration de l’Agirc-Arrco, le 6 octobre 2022.
En conséquence, la valeur de service du point Agirc-Arrco est passée de 1,2841 à 1,3498 euros.
Si cette augmentation peut sembler minime, elle coûtera environ 4,5 milliards d’euros sur un an. Dans le détail, l’Agirc-Arrco explique que cette augmentation de 5,12% n’est pas tombée du ciel :
- 4,82% représente une évolution du salaire moyen
- 0,1% est un rattrapage compte tenu du taux d’inflation en 2021
- 0,2% représente la marge de manœuvre supplémentaire accordée par les partenaires sociaux.
Quant à la question initiale, on ne sait pas s’il y aura une augmentation des pensions complémentaires avant novembre 2023.
Qu’en est-il de la retraite des fonctionnaires en 2023 ?
Comme vous le savez déjà, la majeure partie de la retraite des fonctionnaires est constituée de pensions de base.
Ils ont également droit à ce que l’on appelle la retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP), mais celle-ci est dans le régime complémentaire. C’est-à-dire qu’elle ne bénéficie pas de la revalorisation.
En tout cas, les revalorisations des pensions (2022 et 2023) du régime de base bénéficient aux fonctionnaires.
Contrairement aux salariés du secteur privé qui ont une part beaucoup plus faible de la retraite de base. Cela creuse encore plus l’écart déjà existant entre les fonctionnaires et les salariés du secteur privé…