Viande de synthèse et écologie : Une alliance trompeuse, la preuve ?

La viande de synthèse, vue comme la solution miracle pour préserver notre planète des effets dévastateurs de l'élevage traditionnel, est aujourd'hui sous le feu des projecteurs. Cependant, des analyses récentes révèlent une image plus nuancée de cette technologie innovante, remettant en question son véritable impact écologique.

La viande de synthèse : une alternative écologique remise en question !

Viande de synthèse, une promesse pour l’avenir ?

La viande de synthèse est souvent présentée comme une alternative révolutionnaire à l’élevage traditionnel, un moyen pour réduire notre empreinte carbone et nourrir une population mondiale en croissance constante. Cependant, une nouvelle étude de l’Université de Californie semble remettre en cause ce postulat, soulignant que les steaks sans viande pourraient être jusqu’à 25 fois plus nocifs pour la planète que la viande de bœuf traditionnelle.

Investissements massifs dans la viande cultivée

Selon certaines estimations, deux milliards de dollars auraient déjà été investis dans la technologie de la viande de culture. Une somme colossale alimentée par l’espoir que cette innovation puisse transformer notre système alimentaire. Des entreprises du monde entier, dont la start-up française Gourmey, se sont engagées dans la production de viande de synthèse, brandissant l’argument de la réduction des émissions de CO2 comme l’un des principaux avantages de cette technologie.

Selon le Good Food Institute, une organisation qui promeut la commercialisation de la viande cultivée, si les énergies renouvelables sont utilisées tout au long de la chaîne d’approvisionnement, l’empreinte de la viande cultivée pourrait chuter à 2,8 kg CO2éq/kg. Comparativement, cette empreinte carbone serait jusqu’à 92% inférieure à celle du bœuf, 44% inférieure à celle du porc et à peu près la même que celle du poulet.

L’empreinte carbone de la viande de synthèse : une réalité plus complexe ?

Cependant, la réalité pourrait être plus complexe. L’argument de l’empreinte carbone réduite repose sur l’utilisation d’énergies renouvelables tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Or, le développement d’un steak de culture demande une énergie conséquente. Des scientifiques de l’Université de Californie ont ainsi déclaré que le coût environnemental de la viande de laboratoire pourrait être 4 à 25 fois plus nocif pour le climat qu’un élevage classique.

« Deux milliards de dollars ont déjà été investis dans cette technologie, mais nous ne savons pas si elle sera meilleure pour l’environnement », a indiqué Derrick Risner, dans la revue britannique The New Scientist.

Les défis de la production de viande de synthèse

Plusieurs étapes de la production de viande de synthèse posent des problèmes environnementaux. Tout d’abord, il y a le besoin en sucres, en vitamines, en acides aminés, en sel et en facteurs de croissance pour stimuler la production des cellules souches. Ensuite, les étapes d’extraction et de purification réalisées à l’appui de bioréacteurs sont particulièrement gourmandes en énergie.

viande de synthèse

Les bioréacteurs, outils essentiels dans la production de viande de synthèse, peuvent générer du méthane, un gaz au potentiel de réchauffement global bien supérieur à celui du CO2. Cette donnée semble avoir été omise dans de nombreuses analyses, probablement en raison de sa faible représentation en comparaison de l’émission de CO2. Pourtant, son impact environnemental n’est pas à négliger.

Une étude menée par l’Université d’Oxford en 2019 a tiré la sonnette d’alarme sur ce point. Selon leurs recherches, la production de viande de synthèse pourrait, à long terme, s’avérer plus nocive que la production de viande conventionnelle, notamment à cause de la production de méthane par les bioréacteurs.

Une conversion problématique : du méthane en dioxyde de carbone

La question du méthane ne s’arrête pas à sa simple production. Un autre problème se pose lorsqu’on tente de le convertir en dioxyde de carbone pour mesurer son impact environnemental. La conversion des émissions de méthane en émissions de dioxyde de carbone peut donner un résultat faussé, qui sous-estime l’impact réel de la viande de synthèse sur l’environnement. C’est du moins ce qu’ont alerté les chercheurs de l’Université d’Oxford.

En conclusion, si la viande de synthèse présente des avantages indéniables, notamment en termes de bien-être animal et de gestion des ressources, son impact environnemental est loin d’être aussi positif qu’on pourrait le croire. De plus, face à l’investissement colossal déjà engagé dans cette technologie, la question se pose : sommes-nous sur la bonne voie ?

Pour aller plus loin, il est indispensable de mener davantage de recherches afin de comprendre pleinement les implications environnementales de la viande de synthèse. Le défi pour l’avenir sera de concilier les avantages de cette nouvelle forme d’alimentation avec la nécessité de préserver notre planète.

Source :  sante-terre-vivant

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