Pour les producteurs de volailles, le conflit en Ukraine a fait exploser une deuxième fois les coûts de production. Avant la guerre, ils avaient déjà augmenté de 40% à cause des coûts énergétiques. Avec la guerre, ils pourraient encore augmenter de 40 %, craint l’Association nationale interprofessionnelle de la volaille de chair (Anvol).
La grippe aviaire dépeuple les fermes
Mais c’est surtout l’épidémie de grippe aviaire qui inquiète le secteur. Les trois quarts des éleveurs du Gers ont été interdits de production, et des personnes ont dû être dépeuplées dans un rayon de 3 km autour des foyers.
Elevage de canards
Les canards et les cailles pourraient bien manquer dans les rayons et les restaurants. Et pour les supermarchés et les cantines, le risque est de se retrouver avec des poules d’Amérique latine et des canards de Bulgarie ou de Roumanie.
Pas de pénurie d’œufs en vue, mais une hausse des prix
Depuis le début de l’épizootie à l’automne dernier,16 millions de volailles ont dû être abattues en France, selon le ministère de l’Agriculture. Un chiffre record qui ne manquera pas d’affecter la production d’œufs.
Selon le Comité National pour la Promotion des Œufs (CNPO), l’abattage des poules pondeuses a entraîné la perte de 6% de la production nationale d’œufs. Si le CNPO écarte le risque d’une pénurie dans les rayons, il est possible que certaines références habituelles manquent et que les livraisons soient retardées.
Outre la grippe aviaire, la filière œuf doit faire face à la hausse des coûts de production. Pour tenir compte de la hausse du coût des matières premières (+ 32,5 % depuis l’été 2020) et des autres charges (emballage, transport, énergie…), la filière a obtenu des distributeurs une augmentation de 2 centimes par œuf conventionnel et de 5 centimes par œuf bio.
Volailles : Des œufs de poules probablement nourries au soja OGM
Depuis mai, des milliers de dérogations ont été accordées aux industriels de l’agroalimentaire, leur permettant de modifier leurs recettes sans changer immédiatement les emballages. La majorité des aliments concernés sont ceux qui contiennent de l’huile de tournesol, une matière première qui se fait de plus en plus rare à cause de la guerre en Ukraine.
Mais c’est aussi le cas de certains œufs, sur lesquels la mention alimentation non OGM non garantie a été ajoutée. Pourquoi en est-il ainsi ? Les tourteaux de tournesol d’Ukraine qui servaient à nourrir les poules ont probablement été remplacés par des tourteaux de soja génétiquement modifiés importés d’Amérique.