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- Crise climatique et impact écologique d’un enfant
- Des solutions radicales face à l’urgence climatique
- Renoncer à la maternité : un acte d’amour ?
- Les jeunes et le défi climatique
- Renoncer à la maternité par amour
- Un choix responsable et éclairé
- La crise climatique : un défi global
- Une prise de conscience nécessaire
- Vers une nouvelle vision de la famille
Le choix de ne pas avoir d’enfants : une réponse à la crise climatique ?
Crise climatique et impact écologique d’un enfant
Face à cette réalité, de nombreux individus et mouvements, tels que No Kids, GINKS, Childfree et SEnVol, s’engagent à ne pas procréer, principalement pour des raisons écologiques. « La question de l’écologie m’a toujours touché et je me suis demandée assez jeune si j’avais réellement envie d’avoir des enfants », confie Louisa, 30 ans, professeure de français.
Le contexte démographique actuel amplifie ce sentiment. La population mondiale, estimée à près de 2,6 milliards en 1950, a franchi le cap des 8 milliards en 2022 et devrait atteindre les 9 milliards d’ici 2050, selon l’ONU. Face à cette croissance, les ressources planétaires sont à la peine, nous plaçant en situation de déficit écologique.
Des solutions radicales face à l’urgence climatique
Pour faire face à ce défi, des initiatives, parfois radicales, voient le jour. L’association Démographie responsable, fondée en 2008, milite pour l’auto-limitation de la natalité, s’inscrivant dans une logique de « stabilisation de la population humaine et sa diminution sur le long terme. Cette démarche implique des mesures fortes comme le plafonnement des allocations familiales à partir du deuxième enfant ou encore la stérilisation chirurgicale volontaire.
Cette décision, bien que radicale, témoigne d’une inquiétude croissante face aux enjeux environnementaux. Une enquête menée en 2021 par The Lancet révèle que 39% des jeunes âgés de 16 à 25 ans « hésitent à faire des enfants », préoccupés par le dérèglement climatique.
Renoncer à la maternité : un acte d’amour ?
Emmanuel Pont, ingénieur et auteur du livre Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ?, interroge la culpabilité et la responsabilité associées à la procréation dans le contexte de la crise climatique. Pour certains, ne pas donner naissance est une preuve d’amour pour ces enfants potentiels, une manière de ne pas leur imposer un avenir incertain et potentiellement difficile.
En parallèle, ce choix reflète une volonté de se défaire de certains diktats sociaux, comme l’injonction à la parentalité.
Le vrai problème n’est pas tant le nombre de personnes sur la planète, mais bien nos modes de vie et notre modèle économique. « Nous pourrions être 10 milliards sur Terre, mais avec un mode de vie totalement différent, basé sur une économie circulaire, le respect des écosystèmes, une consommation raisonnée, nous pourrions vivre de manière durable », explique-t-il.
Les jeunes et le défi climatique
La question de l’avenir climatique est au cœur des préoccupations de la jeunesse. Selon une enquête menée par The Lancet en 2021, 39% des jeunes âgés de 16 à 25 ans « hésitent à faire des enfants », en raison des enjeux climatiques. C’est le cas de Linda, 29 ans, qui explique : « Plus je vieillis, plus je me rends compte du monde abominable dans lequel on vit et ça m’inquiète beaucoup. Je ne sais pas à quoi il va ressembler demain, où en sera l’énergie, si on aura de l’eau. Est-ce qu’on aura trouvé des solutions d’ici là ? C’est le flou total« .
Dans ce contexte, certains font le choix radical de la stérilisation chirurgicale pour éviter de mettre au monde un enfant dans un monde en crise. Alice Rallier, membre de l’association Démographie responsable, explique : « Je ne veux pas ressentir la culpabilité d’avoir mis au monde un enfant dans cette galère ».
Renoncer à la maternité par amour
Pour certains, renoncer à la maternité est une preuve d’amour envers les générations futures. C’est le cas de Laura, 27 ans, qui affirme : « Je n’ai pas envie que mon enfant subisse les conséquences de nos erreurs. Je considère qu’à notre époque, il est imprudent et égoïste de procréer tout en sachant les catastrophes probables à venir, les conditions de vie sûrement misérables auxquelles l’enfant sera confronté. Naître pour survivre, ce n’est pas une vie« .
Cette décision, bien que radicale, est le reflet d’un profond malaise face aux enjeux climatiques. L’injonction à la parentalité est également remise en question. Selon une enquête Ifop, alors qu’elles étaient 98% à exprimer un désir de maternité en 2006, elles sont aujourd’hui 30% à refuser d’avoir un enfant un jour.
Un choix responsable et éclairé
Faire le choix de ne pas avoir d’enfant en raison de la crise climatique est un choix responsable et éclairé. Ce choix n’est pas toujours facile à assumer, en particulier face à la pression sociale et familiale. C’est le cas de Linda, qui explique : « Il veut absolument des petits-enfants. Je ne lui ai jamais dit frontalement mais j’ai déjà laissé sous-entendre que je n’étais pas très emballée par la maternité. Ça l’a beaucoup inquiété, même énervé ».
La crise climatique : un défi global
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Il est important de rappeler que la crise climatique est un défi global qui nécessite une action collective et des solutions à grande échelle. La décision de ne pas avoir d’enfant pour des raisons environnementales peut être un choix personnel et engagé, mais elle ne peut à elle seule résoudre la crise climatique.
Les experts soulignent l’importance de la mise en place de politiques publiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à favoriser une transition énergétique vers des sources d’énergie renouvelables et à promouvoir des modes de vie plus durables.
Selon Jean-Marc Jancovici, ingénieur et expert en énergie et climat, « La question du nombre d’habitants est secondaire par rapport à celle de notre mode de consommation. Si nous ne changeons pas notre mode de vie, nous pourrions être deux milliards sur Terre et quand même dépasser les limites de la planète ».
Une prise de conscience nécessaire
En fin de compte, le choix de ne pas avoir d’enfant en raison de la crise climatique reflète une prise de conscience de l’urgence de la situation et un désir d’agir pour protéger la planète.
C’est également le signe d’une remise en question de nos modes de vie et de nos valeurs. En refusant la maternité, ces femmes questionnent le modèle de société actuel et appellent à une transformation radicale pour assurer un avenir viable pour tous.
Vers une nouvelle vision de la famille
Cette tendance met également en lumière l’émergence d’une nouvelle vision de la famille et de la parentalité. Pour certains, la famille ne se définit plus nécessairement par la procréation, mais peut prendre des formes différentes, comme l’adoption ou le parrainage d’enfants dans le besoin.
Au final, le défi climatique, par son ampleur et sa complexité, nous invite à repenser nos modes de vie, nos valeurs et nos aspirations pour le futur. Pour certains, cela passe par le choix de ne pas procréer, pour d’autres, il s’agit de s’engager activement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Chacun à sa manière, nous avons tous un rôle à jouer pour protéger notre planète et garantir un avenir durable pour les générations futures.
Source : lemonde.fr